La néobanque, lourdement déficitaire depuis sa naissance, est-elle sur la sellette ? La presse prête à Orange le projet de se séparer d’Orange Bank, ce que Stéphane Richard, patron du groupe Orange, dément, précisant toutefois vouloir trouver un remplaçant à Groupama comme partenaire et recherche un acteur du milieu bancaire.
Le Canard Enchaîné assurait en début de semaine qu’Orange souhaitait vendre ses parts dans sa filiale Orange Bank. La néo-banque, co-détenue par Groupama, n’affiche pas une santé financière flamboyante, c’est le moins que l’on puisse dire. Depuis sa création en 2017, elle a perdu 600 millions d’euros, épongés par plusieurs levées de fonds. A en croire le palmipède, c’en est trop pour Orange, qui de surcroît se sent abandonné par son partenaire Groupama.
C’est pourquoi l’opérateur historique se serait rapproché de la banque Barclays pour étudier la question d’une cession, tandis qu’au moins trois banques françaises et une internationale, l’espagnole Santander, seraient sur les rangs pour s’offrir la néobanque.
La réaction des syndicats ne s’est pas faite attendre, la CFE-CGC Orange écrivant notamment dans un communiqué qu’Orange Bank est un actif clé du groupe et que ce n’est certainement pas le moment de l’abandonner, au contraire. “Il importe donc surtout de mettre en œuvre tous les moyens nécessaires pour que les services financiers d'Orange se développent et apportent de la satisfaction à nos clients” assure Sébastien Crozier, le président du syndicat.
Groupama fait défaut
Orange a depuis démenti tout projet de cession. Devant les salariés, Stéphane Richard a d’ailleurs insisté sur le fait qu’"une agence bancaire met généralement 7 ans avant d'atteindre l'équilibre. Notre situation actuelle n'a donc rien d'anormal ou d'inquiétant”. Avant de réitérer, dans les colonnes du Figaro. Le patron d’Orange y explique qu’il n’est pas question de vendre Orange Bank, mais plutôt de lui trouver un partenaire.
Partenaire qui remplacerait Groupama au capital de la néo-banque, le groupe d’assurances s’étant “mis en retrait d’Orange Bank” selon Stéphane Richard. Groupama n’a pas participé à la dernière levée de fonds d’Orange Bank, diluant sa participation dans la filiale d’Orange de 35 à 22%. Orange ne chercherait ainsi pas à céder Orange Bank, mais à évacuer Groupama et à le remplacer “afin d’accompagner la deuxième phase de développement d’Orange Bank et son développement en Europe et en Afrique”.
Et puisque la banque ne fait pas partie du coeur de métier d’Orange, l’opérateur souhaite s’adresser à un acteur bancaire “susceptible de nous apporter son expertise et peut-être aussi des actifs” dixit le patron du groupe, qui ne doute pas que “il existe d’importantes synergies entre le monde bancaire et celui des télécoms”. Néanmoins, faute de partenaire, il n’exclut pas de continuer “l’aventure seul”, éloignant le spectre d’une cession de la majorité du capital de la néobanque.