KidsRights récompense un jeune Bangladais qui lutte contre la cybercriminalité

Un jeune Bangladais de 17 ans a remporté vendredi le Prix international de la Paix des Enfants 2020, décerné par la fondation néerlandaise KidsRights, pour son application mobile qui aide les adolescents à faire face aux dangers en ligne.

Photo diffusée le 21 octobre 2020 par la fondation néerlandaise KidsRights du jeune Bangladais Sadat Rahman, lauréat du Prix international de la Paix des Enfants 2020

Ce prix récompense chaque année depuis 2005 un mineur pour son engagement pour les droits des enfants. Parmi les anciens lauréats figurent notamment la militante écologiste suédoise Greta Thunberg et Malala Yousafzai, militante pakistanaise de l'éducation.

Le Bangladais Sadat Rahman a été récompensé pour son application mobile qui permet à des adolescents victimes de cybercriminalité de sortir de leur silence.

"L'idée m'est venue après le suicide d'une jeune fille de 15 ans à cause de harcèlement en ligne", explique-t-il lors d'un entretien avec l'AFP par visioconférence.

"J'ai décidé que les adolescents avaient besoin d'aide et que nous devions agir pour éviter que d'autres mineurs ne soient confrontés à la même tragédie", poursuit le jeune homme.

Le prix, doté de 100.000 euros qui sont investis dans des projets liés à la cause du lauréat, lui a été remis vendredi par Malala Yousafzai, lauréate en 2013 et Prix Nobel de la Paix en 2014, lors d'une cérémonie par visioconférence.

Les deux autres finalistes étaient la Mexicaine Ivanna Ortega Serret, 12 ans, militante contre la pollution de l'eau, et l'Irlandaise Siena Castellon, 18 ans, qui aide les élèves souffrant de troubles de l'apprentissage et d'autisme.

Grâce à l'application mobile "Cyber Teens" de Sadat Rahman, des adolescents victimes de cybercriminalité peuvent contacter une équipe de jeunes bénévoles, dont Sadat lui-même, qui alerte ensuite la police et les travailleurs sociaux.

Téléchargée environ 1.800 fois, l'application a déjà conduit à huit arrestations, dont des adultes accusés d'avoir envoyé des images pornographiques à des mineurs.

Des associations ont récemment exprimé leur inquiétude croissante face à la montée de la cybercriminalité, notamment en ce qui concerne les contenus pédopornographiques, depuis l'apparition de la pandémie de Covid-19.

Au cours des mois avril et mai, le harcèlement en ligne a augmenté d'environ 70% dans le monde, selon une étude récente de la fondation KidsRights. Dans un rapport publié mercredi, l'agence européenne de police Europol s'est dite "très préoccupée" par la situation.

"Même en ces temps étranges où les choses semblent plutôt sombres, les jeunes nous inspirent tous par leur souci des autres et de notre vie ensemble sur cette planète", a déclaré dans un communiqué envoyé à l'AFP l'archevêque sud-africain et prix Nobel de la Paix Desmond Tutu, parrain du prix de KidsRights.

Source : AFP