Le temps n'est pas au beau fixe entre VMware et Nutanix. Au début du mois, le second a nommé CEO Rajiv Ramaswami, deux jours après que celui-ci ait quitté son poste de COO du premier. Le géant de la virtualisation réagit par une plainte pour violation des obligations contractuelles liant l'ancien responsable et VMware.
Le 7 décembre, Rajiv Ramaswami quittait VMware, où il occupait le poste de COO. Le 9, il annonçait prendre la direction de Nutanix, poste récemment abandonné par le fondateur du spécialiste de l'hyperconvergence, Dheeraj Pandey. Il n'en fallait pas plus pour que VMware voit rouge. Les deux entreprises sont en effet en concurrence directe quant aux solutions hyperconvergées et de virtualisation, chacun se prévalant de tel ou tel Magic Quadrant du Gartner, les deux CEO, s'étripant joyeusement sur Twitter ou dans les colonnes de la presse spécialisée.
Mais la nomination de Rajiv Ramaswami est pour VMware la goutte d'eau qui fait déborder l'appliance. Ni une ni deux, l'éditeur a saisi les tribunaux américains, nous apprend The Economic Times. Sa plainte vise son ancien COO, qu'il accuse d'avoir enfreint ses obligations contractuelles à l'égard de son ancien employeur. "Au moins deux mois avant sa démission, alors qu'il travaillait avec la direction pour définir la trajectoire et la stratégie de VMware, M. Ramaswami rencontrait secrètement les CEO et CFO de Nutanix, et apparemment l'ensemble de son Board of Directors, en vue de devenir CEO de Nutanix" reproche VMware.
Passe d'armes virtuelle
Ce dernier ajoute avoir bien tenté de résoudre l'affaire à l'amiable mais que ni Rajiv Ramaswami, ni Nutanix n'entendaient coopérer. Selon VMware, "M. Ramaswami a fait preuve d'un manque de jugement et a connu une période claire et prolongée de conflit d'intérêts. Il aurait dû divulguer ce conflit d'intérêts à VMware afin que l'entreprise puisse prendre des mesures pour se protéger. Mais il n'a pas informé VMware, et a ainsi privé l'entreprise de la possibilité de [se protéger] en dissimulant ses activités liées à Nutanix".
Du côté de Nutanix, on dénonce une action "malavisée" de VMware, "en réponse à la perte d'un membre apprécié et respecté de son équipe de direction". "Il est décevant de voir la direction de VMware le poursuivre simplement parce qu’il a choisi de saisir l’opportunité de devenir CEO d’une société cotée" ajoute le spécialiste de l'hyperconvergence. Quant à la résolution du conflit à l'amiable, Nutanix assure que Rajiv Ramaswami et l'entreprise "ont tout fait pour être proactifs et coopératifs avec VMware tout au long de la transition" et se dit prêt à affronter son concurrent devant les tribunaux.