Symbole de la reprise en main par le gouvernement chinois de ses géants du numériques, Jack Ma cède le contrôle de la fintech Ant Group, filiale d’Alibaba.
Ce n’est pas une nouveauté, Pékin resserre la vis des fleurons chinois de la tech. Alibaba et sa filiale Ant Group ont déjà fait les frais il y a quelques années de cette reprise en main et le fondateur du géant, Jack Ma, avait l’espace de quelques mois disparu de la circulation. Depuis, l’homme d’affaires s’est fait discret, ce qui ne l’empêchait pas de conserver, par le truchement d’un montage financier, le contrôle du conseil d’administration d’Ant Group.
Du moins jusqu’à ce weekend. Dans un communiqué, la fintech a en effet annoncé une refonte de sa gouvernance. Et ce pour « renforcer encore la stabilité de notre structure d'entreprise et la pérennité de notre développement à long terme ». Grand perdant de cette réorganisation : Jack Ma. Celui-ci détient, par le biais de Hangzhou Yunbo Investment Consultancy, le contrôle de Hangzhou Junhan et Hangzhou Junao, lesquelles détiennent au total 53,46 % des actions d'Ant Group.
Jack Ma hors course
« Conformément aux statuts existants de Yunbo Investment et à l'accord de concert, M. Jack Ma peut effectivement exercer un contrôle sur les résultats des votes des assemblées générales de Yunbo Investment pour les questions relatives à l'exercice de ses droits en tant qu'actionnaire d'Ant Group, et contrôle donc indirectement les droits de vote représentés par les 53,46 % des actions d'Ant Group » explique le communiqué.
La refonte vient donc contraindre les principaux actionnaires d'Ant Group, y compris Hangzhou Junhan et Hangzhou Junao, à exercer indépendamment leurs droits de vote. Ainsi, « aucun actionnaire n'aura, seul ou conjointement avec un autre actionnaire, le pouvoir de contrôler le résultat des assemblées générales d'Ant Group […] Par conséquent, aucun actionnaire, seul ou conjointement avec d'autres parties, n'aura le contrôle d'Ant Group ».