Les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine encouragent le géant chinois à ne pas mener une politique trop agressive pour développer son offre cloud sur le sol américain. Il ne faudrait pas que l’administration Trump mette soudain Alibaba dans le même panier que ZTE et Huawei.
Quand Alibaba débarquait en mars 2015 sur les côtes américaines, ses valises emplies de cloud, le géant chinois affichait une grande ambition pour ce marché. Malgré la saturation, les dirigeants d’Aliyun (également appelée Alibaba Cloud), filiale cloud de l’entreprise de Jack Ma, entendaient bien malmener Azure, AWS et autres Google Cloud. Et pour ce faire, ils mettaient en avant une des qualités principales de leur service : le support sans faille des pics de trafic à l’échelle chinoise.
Pourtant, il semble que le géant freine désormais des quatre fers. Selon The Informer, citant des sources « proches du dossier », Alibaba aurait décidé de suspendre son expansion dans le nuage américain. Et ce pour deux raisons, la première étant les résultats en demi-teinte de sa branche aux Etats-Unis. Ses datacentres en Californie et en Virginie seraient loin d’être remplis. Le Chinois a du mal à vendre son cloud aux Etats-Unis, mais aussi à recruter.
Passer sous le radar anti-chinois
Ce « ralentissement » est ensuite dû au contexte international. La guerre commerciale que se livrent Washington et Pékin fait des victimes de part et d’autre du Pacifique. Huawei et ZTE, notamment, en ont fait les frais, subissant l’ire de l’administration américaine, tant et si bien que le premier s’est fait bannir des enseignes physiques et des bases militaires américaines. Alibaba craint qu’une stratégie agressive sur le marché américain attire sur lui l’attention des autorités, qui lui réserveraient alors le même sort qu’à ses deux compatriotes.
D’autant que, selon l’une des sources, les rivaux américains d’Aliyun sont très actifs à Washington. « AWS a une forte présence de lobbying et les dirigeants d’Alibaba pensent ne pas être en position de livrer ce combat » ajoute-t-elle. En attendant une éclaircie, l’entreprise chinoise se concentrera donc sur une stratégie similaire à celle de sa branche e-commerce : aider les entreprises américaines à accéder au marché chinois plutôt que d’aller chercher des noises à la concurrence aux Etats-Unis.