Sigfox Connect, la conférence annuelle du fournisseur de services IoT, se tient actuellement en Allemagne à Berlin. Regroupant plus de 400 personnes elle est l’occasion de faire le point sur la stratégie de la startup française qui a présenté plusieurs nouveautés dont Bubble.
Christophe Fourquet et Ludovic Le Moan (à droite) sur scène à Berlin lors de Sigfox Connect.
Sigfox continue peu à peu à creuser son sillon dans le monde de l’IoT et couvre aujourd’hui 1 milliard de personnes avec ses capteurs dans 53 pays. Une des réussites mises en avant par son fondateur Ludovic Le Moan reste cependant la baisse drastique du prix des modules de Sigfox qui sont passés de 12 à 2 $ actuellement. Il a même annoncé un design industriel disponible à l’échelle industrielle pour des modules à 0,20 $. A terme l’entreprise voudrait proposer des modules à 0,02 $, un prix si faible que les discussions autour d’autres standards sur l’IoT comme NB-IoT, deviendraient d’une inanité sans nom !
Bubble pour les objets mobiles
La grande annonce de la manifestation a pour nom Bubble, une bulle connectée qui permet de tracer des objets partout dans le monde. Ces petits matériels peuvent se poser n’importe où en quelques secondes. C’est en fait un transmetteur dont la fréquence radio définit l’amplitude. Ces matériels sont gérés par le réseau de Sigfox qui les localisent précisément lors de l’installation. Tous les éléments des matériels sont gérés par la connectivité de Sigfox. Par la gestion de la puissance du signal, Sigfox adapte la distance efficace pour se connecter à l’appareil d’un mètre à une centaine de mètres. Lorsqu’un capteur Sigfox entre dans le rayon de Bubble il envoie son identification ainsi que celle de la bulle vers le cloud de Sigfox ce qui rend sa localisation très précise. La bulle s’appuie sur des technologies de radio très avancées. La technologie intéresse Amadeus, la plateforme de réservation de voyages, qui a décidé d’expérimenter conjointement avec Sigfox des cas que peuvent rencontrer des voyageurs lors de leurs périples. La bulle peut cependant être utilisée dans beaucoup d’autres situations : toutes celles incluant des besoins de localisation précise. Sigfox a ouvert la location de ces modules sur Internet pour aider à démocratiser plus rapidement cette technologie.
Christophe Fourquet, CSO de Sigfox, lors de la session plénière.
Atlas pour les applications IoT massives
Autre annonce, Sigfox va étendre sa plateforme Atlas avec le WiFi pour des applications logistiques massives utilisant des matériels de type IoT pour une localisation sans couture entre suivi dans l’entrepôt et en dehors. Atlas se combine avec HERE, le service de cartographie et de localisation pour fournir précision et un compromis intéressant autour du prix et de la consommation énergétique des matériels. L’utilisateur peut de plus collecter de nombreuses informations intéressantes pour optimiser ses flux et proposer un meilleur service. Les possibilités proposées ici sont largement supérieures et beaucoup moins chères que ce qui peut s’obtenir avec une solution s’appuyant sur GPS.
Et plus tard ?
Christophe Fourquet, le directeur scientifique de Sigfox, a réalisé différentes démonstrations s’appuyant sur les modulations émises par des matériels et les possibilités que cela pourrait apporter pour Sigfox, dont l’opportunité de développer des transmetteurs passifs se déclenchant seulement lorsque la fréquence émise par le matériel se connecte au transmetteur proposant ainsi un matériel très peu cher, simple à fabriquer industriellement, et dont la durée de vie serait très longue car n’utilisant que l’énergie transmise pour fonctionner. Seule la démonstration physique a été réalisée sur scène lors de la session plénière.
Plus proche, Sigfox a noué un partenariat avec Eutelsat pour tester dès juin prochain la possibilité de localiser et d’utiliser la plateforme Sigfox avec des satellites pour des espaces comme les océans ou les déserts et voir si cette possibilité est viable. Jusqu’à présent seul le broadcast depuis un satellite a été un succès. Il est déjà beaucoup plus difficile de faire remonter de nombreuses informations vers un seul point satellitaire sans le saturer. La faiblesse du nombre des signaux à remonter depuis des bateaux ou une caravane de transports semble pouvoir rendre possible l’expérimentation. A voir en juin prochain ! Si elle réussit, Sigfox s’engagerait alors dans la création d’une myriade satellitaire pour accompagner son offre.