Nouvel acte dans la guerre que se livrent les USA et la Chine, le Department of Justice vient de dévoiler l’acte d’accusation à l’encontre de Huawei, de deux de ses filiales et de sa directrice financière, Wanzhou Meng, demandant officiellement l’extradition de cette dernière.
Comme ZTE en son temps, voici que Huawei est à son tour poursuivi aux Etats-Unis pour des violations présumées de l’embargo pesant sur l’Iran. Le Department of Justice a présenté hier à la cour fédérale de New-York les treize chefs d’accusation contre le géant chinois, deux de ses filiales et sa CFO, Wanzhou Meng, actuellement en liberté surveillée au Canada.
Huawei et sa filiale Skycom sont accusés de fraude bancaire et de conspiration en vue de commettre une fraude bancaire, de « wire fraud » (soit de fraude en ayant recours à des moyens de communications électroniques) et de conspiration en vue de commettre une « wire fraud », de violation de l’IEEPA, loi sur laquelle se fonde l’embargo américain contre l’Iran, et de conspiration en vue d’enfreindre cette loi et enfin de conspiration en vue de blanchir de l'argent. Huawei USA et sa maison mère sont accusés de conspiration d’entrave à la justice, quand Wanzhou Meng se voit reprocher fraude bancaire, « wire fraud » et conspiration en vue de commettre ces deux crimes.
Une guerre de plus en plus ouverte
En d’autres termes, l’acte d’accusation est plutôt chargé et surtout ouvre la voie à une extradition vers les Etats-Unis de la CFO de l’équipementier chinois. Le gouvernement américain reproche à l’entreprise d’avoir enfreint l’embargo sur l’Iran par le biais d’une filiale-écran, Skycom, d’avoir menti aux autorités mais aussi à ses partenaires bancaires américains. De surcroît, lorsqu’il a appris que la justice enquêtait sur le sujet, Huawei aurait également dissimulé et détruit les preuves de ses activités en Iran.
A l’occasion de la mise en accusation officielle de Huawei une brochette de secrétaires d’Etat étaient présents, et ils ne se sont pas privés d’attaquer à travers Huawei la Chine et ses entreprises. Ainsi, Wilbur Ross, le secrétaire d’Etat au Commerce, estime que « pendant des années, les entreprises chinoises ont enfreint nos lois sur l'exportation et sapé les sanctions, faisant souvent appel aux systèmes financiers américains pour faciliter leurs activités illégales. Cela va prendre fin. L'administration Trump continue d'être plus sévère envers ceux qui violent nos lois sur le contrôle des exportations que toute administration au cours de l'histoire des Etats-Unis ».