L’Elysée a officiellement confirmé que Thierry Breton sera le candidat de la France à la Commission européenne. Et c’est encore à ce même « super-portefeuille », couvrant marché intérieur, numérique et défense que le patron d’Atos candidate
Depuis plusieurs jours, et un article prophétique du Canard Enchaîné, le nom de Thierry Breton revenait avec insistance comme candidat de l’Elysée à la Commission européenne. Le Palmipède le disait en odeur sainteté auprès de la présidence de la République, bien plus que Michel Barnier qui avait pour défaut d’appartenir au PPE dont le vote des eurodéputés a été la clé de l’échec de la précédente candidate française, Sylvie Goulard.
Ce jeudi, l’Elysée a officialisé son choix de désigner le patron d’Atos pour représenter la France au sein de l’instance européenne. Cette candidature a reçu le feu vert de l’actuelle présidente de la Commission, l’Allemande Ursula von Leyen. Thierry Breton se verra attribuer le même portefeuille auquel candidatait Sylvie Goulard, à savoir le marché intérieur, le numérique et la défense. Deux domaines sur lesquels le président d’Atos risque de devoir répondre au feu nourri des eurodéputés lors de ses prochaines auditions, tant les risques de conflits d’intérêts eu égard à Atos sont importants.
Succession sur les rails
D’autant que sur les volets économique et numérique, il lui faudra composer avec une autre personnalité forte de la Commission, la commissaire chargée de la concurrence et du numérique, Margrete Vestager. « Thierry Breton a des compétences solides dans les domaines couverts par ce portefeuille, en particulier l'industrie et le numérique, car il a été ministre de l'Economie entre 2005 et 2007, avec tutelle sur l'industrie. Il a aussi été PDG de grands groupes industriels et du secteur de la défense et bénéficie d'une réputation solide d'homme d'action » souligne pour sa part l’Elysée.
Pendant ce temps, chez Atos, le plan de succession se met en branle. Thierry Breton fera parvenir sa démission à effet du 31 octobre. Comme indiqué dans un précédent article, Elie Girard, Directeur général délégué depuis mars, prendra le lendemain la direction générale de l’entreprise. Une fonction alors dissociée de la présidence d’Atos : Thierry Breton restera Président non exécutif du Conseil d’administration d’Atos « jusqu’au moment où sa nomination en qualité de Commissaire européen serait confirmée ». Bertrand Meunier, membre du conseil d’administration et Managing Partner de CVC Capital Partners prendra alors la présidence (non exécutive) de l’ESN.