La plateforme de crowdfunding connaît des jours sombres. Accusant une baisse d’activités liée au coronavirus, Kickstarter prévoit de réduire ses effectifs, une plaie pour la première entreprise tech américaine dont les salariés se sont organisés en syndicat.
C’est dans un mémo interne révélé par The Verge que Kickstarter a prévenu ses employés que l’heure est grave. « Comme vous le savez, bien que les projets sur le site continue de recueillir un large soutien de la part des backers, beaucoup moins de projets ont été lancés sur la plate-forme au cours des dernières semaines » écrit son CEO, Aziz Hasan. Il déplore dans ce mail que le nombre de projets est 35% moindre que l’an dernier à la même période.
La faute du coronavirus, déplore l’entreprise... mais certains pointent plutôt du doigt le fait que Kickstarter ait laissé fleurir sur sa plateforme les arnaques et n’ait jamais pris de réelles mesures contre les retards de livraisons. Telles seraient les causes d’une baisse de la confiance que les gens accordent aux projets, et plus largement à la plateforme. Résultat de la réduction du nombre de projets, « le volume de nos promesses de dons et nos revenus sont également en forte baisse » annonce Aziz Hasan.
A sec ?
En conséquence de quoi Kickstarter a réinvesti les 1,27 millions de dollars de bénéfices réalisés l’an dernier ont dû être réinvesti dans l’entreprise au premier trimestre cette année et que des mesures ont été prises, à commencer par la réduction de la rémunération de certains dirigeants de l’entreprise ainsi que le non-renouvellement automatique des postes de salariés qui quittent l’entreprise.
« La vérité est que ces mesures ne nous suffisent pas pour continuer à servir les créateurs pendant cette crise et au-delà » déplore le CEO dans son mémo, qui évoque alors de possibles licenciements à venir. Mais l’opération ne sera pas sans difficulté puisque Kickstarter a été la première entreprise de la tech américaine dont les salariés se sont organisés en syndicat. Il faudra donc à la direction de Kickstarter composer avec l’OPEIU (Office and Professional Employees International Union) si elle compte mener ses plans à bien.