Très endettée, l’entreprise de sécurité informatique israélienne NSO Group annonce une réorganisation et se sépare de son PDG.
Ça va mal pour NSO Group. L’entreprise israélienne derrière le logiciel espion Pegasus rencontre des difficultés financières. Selon le média israélien Calcalist, elle prévoit de licencier une centaine de ses employés. Dans le même temps, NSO Group s’est également séparé de son PDG, Shaley Hulio. Il est remplacé par Yaron Shohat, actuel directeur des opérations qui présidera à la réorganisation », a précisé la société dans un communiqué que l’AFP a pu consulter.
Plutôt optimiste malgré son départ, Shaley Hulio a déclaré que : « la compagnie se réorganise afin de se préparer à sa prochaine vague de croissance. Et Yaron [Shohat] est la bonne personne, arrivée au bon moment ». Ce dernier a ajouté de son côté que : « NSO va s’assurer que ses technologies de pointe seront utilisées de manière juste et louable ».
NSO veut se racheter une conduite
Cette « réorganisation », a été annoncée par l’entreprise dimanche 21 août. La direction dit vouloir « rationnaliser ses opérations » afin de « demeurer l’une des plus grandes sociétés de cybertech au monde », et concentrer ses ventes « aux pays membres de l’OTAN ».
Mais la chose n’est pas si simple car, pour rappel, NSO Group est sur liste noire aux Etats-Unis depuis fin 2021. Quelques mois plus tôt, l’entreprise et son logiciel Pegasus avaient été au cœur d’un scandale d’espionnage de centaines de journalistes, personnalités politiques, chefs d’entreprises et militants des droits de l’homme partout à travers le monde. Pour sa défense, la société israélienne avait expliqué que son logiciel avait sans doute été détourné de son usage premier de contreterrorisme, par certains de ses clients. Un mauvais coup de pub qui avait quelque peu entaché l’image et à plus forte raison, la trésorerie de l’entreprise, déjà endettée à hauteur de 500 millions de dollars.
Pas de quoi affoler le nouveau PDG de l’entreprise, Yaron Shohat qui a assuré que « les produits de la société restent très demandés par les gouvernements et les organismes d'application de la loi en raison de sa technologie de pointe et de sa capacité avérée à aider ces clients à lutter contre le crime et la terreur ». Et d’ajouter qu’à l’avenir « NSO veillera à ce que les technologies révolutionnaires de la société soient utilisées à des fins légitimes et valables ».