L’hébergeur cristallise de plus en plus les tensions suite à l’incendie de son datacentre à Strasbourg. Outre les circonstances de la catastrophe, la réponse qu’OVH apporte à certains de ses clients, à savoir des avoirs qui ne prennent en compte ni l’interruption de leurs activités, ni la perte possible de leurs données, provoque un début de polémique.
On ignore toujours les causes de l’incendie qui a ravagé le datacentre strasbourgeois d’OVH. Et si nous ne manquerons pas de nous interroger sur les circonstances de cet incident dans un prochain article, on entend déjà monter la petite musique qui reproche aux premières victimes de cette catastrophe, à savoir les clients d’OVH, de ne pas avoir su anticiper. Ainsi les entreprises impactées “auraient dû” souscrire à un PRA, ou du moins redonder leurs données, en faire des sauvegardes, sans doute conserver un backup sur un NAS dans leurs locaux, voire à leur domicile. Car, avantage d’une offre low-cost, le cloud d’OVH est particulièrement accessible.
Ce qui implique que nombre de ses utilisateurs sont des PME, des indépendants, des associations. Lesquels n’ont peut-être pas la chance de travailler dans l’IT. Et même avec les connaissances suffisantes pour créer un site e-commerce et savoir ce qu’est le cloud, les datacentres, le cloud et les sauvegardes ne sont pas le coeur de métier de l’artisan ou du commerçant du coin.
2000 euros de perte de chiffre d’affaires
Ce n’est que lorsque l’incident se produit que d’une part l’on prend conscience que l’hébergeur n’est pas infaillible et d’autre part on songe à prendre une offre comprenant un back up. C’est du moins la réflexion d’une commerçante normande, dont France Bleu nous conte la mésaventure. Son activité consiste à vendre des bijoux faits main, par le biais de son site e-commerce. Elle explique que mercredi dernier “en me levant, je me suis rendu sur mon site mais il n'était plus actif. J'ai fait le rapprochement avec les informations concernant l'incendie du datacenter à Strasbourg".
Voilà son activité paralysée : son site était hébergé sur l’un des serveurs détruits dans l’incendie. Et faute de back up, "pour moi c'est un vrai préjudice car ce sont tous mes fichiers clients et mes contacts qui ont disparu". La vendeuse estime que son manque à gagner s’élèvera à 2000 euros. Et OVH, en guise de compensation pour la perte de ses données et de son site, propose un geste commercial, offrant six mois d’hébergement gratuit, soit un avoir de 30 euros. “Il est hors de question de leur faire à nouveau confiance” conclut l’ex-cliente d’OVH. “J'irai chez un autre hébergeur, et je prendrai l'option garantie de sauvegarde".