A la charge du Scandinave, la marque à la pomme répond en démontant point par point les accusations portées par Spotify à son encontre et en profite pour lui reprocher de vouloir le beurre, l’argent du beurre et le sourire de la crémière.
Depuis l’arrivée d’Apple Music sur le marché, Spotify ne perd pas une occasion d’attaquer la marque à la pomme sur les avantages que lui octroie l’App Store sur les applications concurrentes. La semaine dernière, les invectives ont pris une tournure plus sérieuse alors que le Suédois déposait une plainte contre Apple auprès de la Commission européenne.
La réaction d’Apple ne s’est pas faite attendre et le moins que l’on puisse dire c’est que l’entreprise de Tim Cook ne fait pas dans la dentelle. « Après avoir utilisé l'App Store pendant des années pour développer considérablement leur activité, Spotify cherche à conserver tous les avantages de l'écosystème de l'App Store […] sans apporter de contributions à ce marché » écrit le géant dans un communiqué. Et de démonter la plupart des arguments de Spotify.
Le Scandinave reproche à Apple d’avoir bloqué une de ses mises à jour ? « Nous avons approuvé et distribué près de 200 mises à jour d'applications pour le compte de Spotify, ce qui a permis de télécharger plus de 300 millions de copies de l'application Spotify. La seule fois où nous avons demandé des ajustements, c'est lorsque Spotify a tenté de contourner les mêmes règles que toutes les autres applications » répond la marque à la pomme. En d’autres termes, la plateforme de streaming musical ne veut pas jouer selon les règles qui s’appliquent à tous.
Qui est le méchant de l’histoire ?
Quant à la commission qu’Apple prélève sur les achats in-app passant par son système de paiement, l’entreprise tient à rappeler que 84% des applications de l’App Store ne paient rien. « La seule contribution requise par Apple concerne les biens et services numériques achetés dans l'application à l'aide de notre système d'achat intégré sécurisé » souligne Apple. Une contribution qui d’ailleurs n’est de 30% que la première année, avant de passer à 15%.
« Apple connecte Spotify à nos utilisateurs. Nous fournissons la plate-forme par laquelle les utilisateurs téléchargent et mettent à jour leur application. Nous partageons des outils de développement logiciel essentiels pour la création d'applications Spotify. Et nous avons construit un système de paiement sécurisé – ce qui n’est pas une petite entreprise - qui permet aux utilisateurs de faire confiance aux transactions via l'application. Spotify demande de conserver tous ces avantages tout en conservant 100% des revenus ». Le beurre, l’argent du beurre et tout le reste.
Et Apple ne s’arrête pas en si bon chemin. Evidemment, il ne répond pas sur les accusations d’abus de position dominante ou sur le verrouillage de son écosystème, mais a trouvé un contre-feu. Apple aime la musique et les artistes, assure l’entreprise. Et que fait Spotify ? Il « poursuit les créateurs de musique après qu'une décision du US Copyright Royalty Board ait obligé Spotify à augmenter ses paiements de redevances ». Ça n’a aucun rapport avec l’App Store, me direz-vous ? « Et ce n’est pas seulement l’App Store qu’ils essaient de presser [pour en extraire de l’argent], c’est aussi des artistes, des musiciens et des auteurs-compositeurs ». Apple n’est pas qu’un géant de la tech, c’est aussi un contorsionniste !