JSR Corporation a validé lundi, sa prise de contrôle par un fonds d’investissement soutenue par le ministère de l’industrie japonais. L’opération doit renforcer la compétitivité du pays sur le marché des semi-conducteurs.
Bien décidé à jouer des coudes avec la Chine sur le marché des semi-conducteurs, le Japon fait des emplettes. Le fabricant japonais d’équipements pour les puces JSR Corporation va en effet passer sous le giron de l’État après avoir accepté une offre publique de rachat à 6,4 milliards de dollars (Mds€) de JIC, un fonds d’investissement piloté par le gouvernement. JSR produit des composés chimiques indispensables à l’impression des circuits sur les plaquettes de puces, des résines photosensibles pour la gravure par lithographie, du polyamide fluoré ou encore de l’acide fluorhydrique.
Le Japon investit à coups de milliards
« Nous avons ressenti un fort sentiment de crise de la part de la direction de JSR que l'industrie japonaise des matériaux de puces finirait par perdre face à des rivaux étrangers », a déclaré à Reuters Shogo Ikeuchi, directeur général de JIC. « Leur réflexion était parfaitement alignée sur l'objectif de notre fonds, qui est de promouvoir la consolidation de l'industrie. » Dans cette même démarche, le gouvernement japonais avait déjà indiqué en avril dernier qu’il investirait 6 Mds$ afin de stimuler sa production de semi-conducteurs de pointe.
Le Japon aligné sur Washington
Cet accord de rachat intervient aussi dans un contexte de guerre commerciale sur le marché des semi-conducteurs entre la Chine, les Etats-Unis et ses alliés. Washington multiplie les initiatives pour restreindre l’exportation chez son rival de semi-conducteurs et de technologies nécessaires à la fabrication de puces. Récemment, les Pays-Bas (ASML) et le Japon (Tokyo Electric) se sont alignés sur Washington et ont décrété l’interdiction de l’export d’une vingtaine de technologies de gravures de puces en Chine.