StopCovid, un aveu d’échec

Certains y verront de l’argent jeté par les fenêtres, d’autres un brouillon avant le chef d’oeuvre. Toujours est-il que StopCovid a fait son temps (avec une utilité pour le moins douteuse), place à Tous-Anti-Covid, la future application de contact tracing française qui sera dévoilée le 22 octobre.  L’échec de StopCovid est maintenant indéniable, même le Président de la République en fait le constat. “Ça n'a pas marché” expliquait Emmanuel Macron hier soir lors d’une interview. Pour autant, quand bien même il a “été beaucoup moins téléchargé que chez nos voisins”, les applications allemandes et britanniques frôlant les 20 millions de téléchargement chacune, le Président insiste : “personne n'a réussi à faire de l'application un vrai outil d'alerte”.  Personne, sauf la France apparemment, qui retente à nouveau l’expérience avec un StopCovid 2, abandonnant a priori tout ce qui touche au contact tracing par Bluetooth gourmand en batterie. Les efforts de l’INRIA n’auront ainsi pas permis de sauver ROBERT. En lieu et place, un fonctionnement similaire à celui de l’application lancée à Singapour, à en croire BFM TV. 

Stop-Anti-Tous-Covid

Non pas la première, TraceTogether, qui fonctionnait elle aussi sur le BLE et n’a pas été aussi téléchargée que souhaité (ça ne vous rappelle rien ?), mais la seconde, SafeEntry. Celle-ci reposait sur un QR code que l’utilisateur devait scanner en entrant et sortant de certains lieux publics et bâtiments, QR code contenant des informations d’identification. Un système de check in et de check out permettant de savoir qui se trouvait à tel endroit à tel heure. Tous-Anti-Covid adopterait donc un système similaire, à l’entrée des restaurants ou de bureaux par exemple. Ainsi, plus de problème d’autonomie, d’incompatibilité ou encore de signal : il revient ainsi à l’utilisateur d’activer manuellement l’application. Ce qui correspond aux déclarations d’Emmanuel Macron, pour qui il faudra allumer l’application “quand vous allez au restaurant, au bar, dans un endroit à risque”. On pourra toutefois s’interroger sur la pertinence du QR Code, format qui est bien moins plébiscité dans l’Hexagone qu’il ne l’est en Asie, à Singapour entre autres.  Le gouvernement donnera à la population un “mode d’emploi très clair” quant à l’utilisation de cette application, qui affichera en outre des informations générales et des informations particulières et locales sur l’épidémie. Tous-Anti-Covid sera présenté le 22 octobre, après quoi l’application “va monter en charge”. Et cette fois-ci, son pilotage passera d’abord par un appel d’offres.