Salto lancé la semaine prochaine

Le 20 octobre, sauf nouveau retard, la plateforme de VOD de France Télévisions, TF1 et M6 sera enfin lancée. Salto devra donc se ménager une place dans un secteur dominé par Netflix, Disney+ et Amazon. Molotov s’y est déjà cassé les dents et, en l’absence d’un véritable catalogue d’inédits, on se demande comment Salto réussira son pari.  Voilà enfin une date pour le lancement de Salto. En 2018, France Télévisions, M6 et TF1 annonçait unir leurs forces “pour bâtir ensemble une plateforme OTT française”. Depuis, le projet traîne. A l’été 2019, il terminait sur le bureau de l’Autorité de la Concurrence, qui donnait à la plateforme son feu vert, sous conditions. On nous promettait alors un démarrage début 2020, mais sans doute la pandémie a eu un impact sur ce lancement. Ce n’est que jeudi, à l’occasion d’une conférence de presse, que les dirigeants de la plateforme ont révélé que Salto sera lancé mardi prochain, le 20 octobre.  Trouvera-t-elle son public ? Son directeur général, Thomas Follin, le croit : selon lui, “des millions de Français n’ont pas accès, aujourd’hui, aux nouvelles façons de consommer des programmes audiovisuels”. “Une place à prendre” ajoute-t-il. Pour Gilles Pélisson, le patron de TF1, il ne s’agit pas de venir concurrencer les grandes plateformes que sont Netflix, Amazon, Disney+ ou encore MyCanal, mais d’incarner un “complément”. 

Un départ difficile

Car force est de constater que Salto se lance avec de sérieux handicaps. A savoir son mode de distribution, purement OTT : on doute que Canal souhaite distribuer la plateforme, qui ne s’invitera pas non plus à son lancement dans les box des FAI, quand bien même la direction de Salto explique être en discussion avec les opérateurs. Ce sera donc sans distributeur partenaire que le SVOD devra pénétrer dans les foyers.   Ce qui s’annonce là encore difficile compte tenu des tarifs avancés par Salto. 6,99 euros par mois pour un écran, et jusqu’à 12,99 euros pour quatre écrans : une offre plus onéreuse que Disney+. On rétorquera que Netflix est plus coûteux et que, contrairement au Français, le géant américain n’offre plus un mois d’essai gratuit. Mais pour quel contenu ? On nous promet 10 000 heures de programmes au lancement, un chiffre honorable mais qui ne comprend qu’une infime proportion de contenus qui n’ont pas déjà été (ou seront) diffusés sur nos bonnes vieilles télé. 
Il faudra attendre 2021 pour profiter de programmes originaux sur Salto : d’ici là, il faudra se contenter de la possibilité de voir certaines séries 48 heures avant leur diffusion télévisée et de quelques programmes étrangers inédits en France. Ce qui fait quelque peu léger en comparaison avec Canal ou Netflix, surtout pour des contenus passant majoritairement (et gratuitement) à la télévision. Salto deviendra-t-il “incontournable” en France, comme l’assure son directeur général ? Au vue de l’offre actuelle, on peut en douter.