« Mon objectif était de gagner la course »

Jean-Claude Goudon, alias Tigrou26120, est le vainqueur du Vendée Globe dans sa version virtuel sur Virtual Regatta. Une victoire faite de routeur-maison, discipline personnelle et d’une pincée de chance.

« Le rêve de tout joueur, c’est de gagner le Vendée Globe. C’est énorme et génial à la fois. » Il le voulait. Il l’a eu. Il est même arrivé bien avant les skippers pro.

Jean-Claude Goudon, alias Tigrou26120, s’est adjugé la victoire sur le Vendée Globe - dans sa version virtuelle organisée sur le jeu Virtual Regatta - en 68 jours, 22 heures et 16 minutes, samedi 16 janvier 2021, battant même le record du jeu de plus de trois jours.

Déjà vainqueur de la Transpac Tahiti 2021 et de la RORC Transpac 2015, 18ème au Vendée Globe lors de l’édition 2012, cette victoire est « un aboutissement » pour celui qui avait déjà confié ses ambitions, le 8 novembre dernier, au Dauphiné Libéré.

Si le retraité de 65 ans et habitant de Montélier (Drôme) admet avoir bénéficié d’un « alignement des planètes » et d’un peu de chance, sa victoire ne doit rien au hasard. En témoignent son parcours professionnel et virtuel, son matériel et sa discipline personnelle. « J’ai beaucoup investi dans cette course », a-t-il confié à LInformaticien.

Au degré près

Ingénieur dans l’aéronautique, Jean-Claude Goudon a travaillé dans le domaine de la navigation aérienne et maritime pendant 25 ans chez Thales puis 12 ans chez Safran. Il est l’auteur de plusieurs travaux de recherche et de brevets collaboratifs dans ce domaine. Un « background technique assez fort dans la navigation », confirme-t-il à LInformaticien.

Mais ce n’est pas tout. Pas suffisamment satisfait par le routeur zezo.org – qu’il a utilisé par le passé et le principal routeur utilisé par de nombreux joueurs de Virtual Regatta – Jean-Claude Goudon a créé le sien.

« Globalement, c’est le même que zero sauf que le mien est au degré près. J’ai gagné avec 0,3 nautique d’avance. Toutes les 6h, si on gagne un nautique, En terme de vitesse, mis bout à bout le 10ème de nœud ou le centième de nœud est important », confie-t-il. « Le plus compliqué a été de trouver l’algorithme pour faire tourner mon logiciel sur un PC normal dans un temps compatible pour le jeu. »

Mais le routeur ne fait pas tout. Jean-Claude Goudon s’est levé tous les matins à 4h45, 15 min avant les premières prévisions météorologiques. Ajoutez à cela, un pack payant complet lui faisant bénéficier d’un plus large choix de voiles plus performantes et la possibilité de programmer ses caps.

« Je pense que j’y retournerai »

Ne reste plus que des choix personnels payants. Deux lors de la remontée de l’Atlantique lui ont notamment permis de se démarquer. Une option à l’ouest ainsi qu’une manœuvre une heure avant ses concurrents lui ont adjugé la victoire.

Jean-Claude Goudon peut désormais se reposer alors, qu’à l’heure où nous écrivons ces lignes, Charlie Dalin, Louis Burton, Thomas Ruyant et Boris Herrman se disputent la victoire finale au large des côtes d’Afrique de l’Ouest. Celui qui cabote parfois sur son voilier en mer Méditerranée, l’une des rares non empruntées lors de la compétition, s’est vu inviter par Nicolas Troussel, skipper de chez CORUM L’Epargne, pour une journée aux côtés de l’équipe. Impatient, il espère pouvoir monter sur le bateau.

Jean-Claude Goudon a envisagé arrêter, désormais l’objectif atteint, avant de se dire qu’il était peut être dommage de ne pas investir dans les outils à sa disposition. A propos de l’édition 2024, il l’admet déjà : « Je pense que j’y retournerai. »