EuroCloud France : 10 propositions pour bâtir une « nation cloud »

L’association française, qui vient d’accueillir Amazon Web Services, a remis un rapport contenant 10 propositions pour accélérer et concrétiser la stratégie de l’Etat en matière de Numérique. Objectif : créer la première « nation cloud ». 
Ils ont été reçus par le secrétaire d’Etat au Numérique, Mounir Mahjoubi. Plusieurs membres de l’association EuroCloud France lui ont remis en main propre leur rapport intitulé « Faire de la France la première Nation Cloud ». Notons qu’AWS vient de rejoindre l’association, et que le fournisseur américain était représenté par Lionel Benatia, son « Public Policy Manager », lors de la remise dudit rapport.  De gauche à droite : Lionel Benatia (AWS), David Chassan (Outscale), Mounir Mahjoubi (Secrétaire d’État pour le Numérique), Pierre-José Billotte (Président d’EuroCloud France), Alban Schmutz (OVH), Jules-Henri Gavetti (Ikoula) et Cédric Mora (Blue DME). Inutile de convaincre Mounir Mahjoubi, pour qui « le cloud [est] une brique essentielle de la stratégie numérique de l’Etat ». Ce qui n’empêche pas de mettre certains arguments en avant comme une économie potentielle de 12 milliards d’euros pour l’Etat en 5 ans d’adoption, selon une étude du cabinet EY. « Une « priorité cloud » dans les marchés publics permettrait à la fois d’accélérer la transformation numérique nécessaire de l’État et de mettre en mouvement autour du cloud près de 50% du PIB français », insiste l’association.  Conscient des enjeux, le chef de l’Etat avait déjà formulé le souhait suivant : que l’Etat ait numérisé l’ensemble de ses procédures d’ici 2022. L’association EuroCloud France va même plus loin et veut que la France « bénéficie des meilleurs services publics numériques au monde » à cette échéance, en en faisant une #NationCloud, plutôt qu’une start-up nation… C’est donc pour atteindre cet objectif qu’elle a formulé 10 propositions. 

Déjà une difficulté sur le chiffrement

Chacune de ces propositions mérite une réflexion approfondie. Arrêtons-nous toutefois sur la proposition numéro 9, qui revient sur le chiffrement des données. « L’amoindrir c’est diminuer la qualité de la protection des données de l’État, tout comme celles des entreprises et de leur propriété intellectuelle, ou encore des libertés publiques et de la protection individuelle des citoyens », lit-on dans le détail. L’association souhaite encore que le gouvernement s’engage résolument à ne jamais amoindrir le chiffrement. Pas certain que ce discours trouve un écho auprès d’Emmanuel Macron, qui a plusieurs fois montré qu’il était contre une telle proposition. En avril dernier, il expliquait vouloir contraindre les éditeurs à fournir leurs clés de chiffrement