C’est un coup dur pour le constructeur chinois, accusé d’avoir violé l’embargo américain sur les produits électroniques à destination de l’Iran et de la Corée du Nord. Les entreprises américaines sont désormais interdites de vendre à ZTE des composants électroniques, y compris Qualcomm qui équipe ses terminaux en SoC et modem.
Avec quelques années de retard, le Department of Commerce américain ordonne un blocus à l’encontre de ZTE. Pris la main dans le sac à vendre des produits à l’Iran et à la Corée du Nord, le constructeur chinois se voit en outre reproché d’avoir menti lors de l’enquête. Le DoC « a déterminé que ZTE a fait de fausses déclarations au Bureau de l’Industrie et de la Sécurité en 2016, pendant les négociations de règlement, et en 2017, pendant la période probatoire, concernant les mesures disciplinaires à l’encontre de ses cadres supérieurs que l’entreprise disait prendre ou avait déjà prises » écrit le Secrétaire américain au commerce Wilbur Ross.
Il ne s’agit concrètement que de l’activation d’une mesure déjà édictée (en mars 2017) mais jamais appliquée, une épée de Damoclès qui s’abat aujourd’hui. Les sanctions consistent en une interdiction aux entreprises américaines de vendre des composants électroniques à ZTE, et ce pendant les sept prochaines années. Une décision qui frappe durement le constructeur chinois, qui se voit privé des SoC Qualcomm dans ses terminaux. Selon Reuters, jusqu’à 30% des composants utilisés par ZTE viennent des Etats Unis.
Aucun rapport avec la 5G ?
Dans cette affaire, ZTE a déjà accepté de verser 1,19 milliard de dollars d’amendes aux Etats-Unis pour avoir enfreint l’embargo américain sur les produits télécom vers la Corée du Nord et l’Iran. De son côté, Pékin a indiqué dans un communiqué qu’il étudiait « l’évolution de l’affaire et se réserve le droit de prendre des mesures pour sauvegarder les droits et intérêts des entreprises chinoises ».
En effet, ZTE n’est pas le seul à avoir été pénalisé par l’administration américaine depuis le début de l’année. Sur fond de soupçons d’espionnage, Huawei fait lui aussi l’objet des foudres du renseignement américain. Foudres qui ont incité AT&T et Verizon à abandonner leur partenariat avec le Chinois et à ne pas commercialiser les terminaux de Huawei sur le sol américain, de même que le revendeur BestBuy.