Le géant, en quête de rédemption après le scandale Cambridge Analytica, compte bien profiter du RGPD pour montrer à l’Europe mais aussi au monde qu’il a changé. D’où une série de fonctionnalités et de systèmes de recueil du consentement qui seront déployés avant le 25 mai sur le territoire de l’UE et un jour prochain dans le reste du monde.
Facebook avait annoncé la mise en oeuvre de mesures liées au RGPD fin janvier : elles prennent aujourd’hui une tournure particulière. Entre temps a éclaté le scandale Cambridge Analytica et le réseau social fait désormais feu de tout bois pour redorer son image, à grands renforts d’actes de contrition et de mesures en faveur de la protection des données personnelles. Des mesures que Erin Ergan, Chief Privacy Officer de l’entreprise, égrène dans un communiqué.
Facebook va demander à ses utilisateurs plusieurs choses : s’ils souhaitent que Facebook puisse utiliser les informations « politiques, religieuses et relationnelles » qu’ils ont renseigné sur leur profil, que le réseau social affiche des publicités récoltées via des apps et des sites « partenaires » (un simple bouton J’aime suffit à la collecte) ou encore s’ils acceptent ou non d’activer la reconnaissance faciale sur les photos et vidéos en ligne.
En outre, dans « certains pays de l’UE », les jeunes entre 13 et 15 ans « ont besoin de l’autorisation d’un parent ou d’un tuteur pour autoriser certaines fonctionnalités sur Facebook , telles que voir des publicités fondées sur les données de partenaires publicitaires, et l’inclusion dans votre profil d’opinions religieuses, politiques ou de la rubrique « Intéressé(s) par » sur votre profil ». Facebook leur affichera donc une version limitée du réseau social jusqu’à ce que ladite permission soit produite.
Pas de calendrier pour le reste du monde
Enfin, l’entreprise de Mark Zuckerberg demandera aux utilisateurs d’accepter ses conditions d’utilisation et sa politique à l’égard des données personnelles mises à jour. Facebook explique que les règles et les droits seront les mêmes pour tous, en Europe et en dehors, soulignant ainsi qu’il tient à appliquer les principes du RGPD partout dans le monde. « Nous voulons qu’il soit clair qu’il n’y a aucune différence dans les contrôles et les protections que nous offrons aux gens à travers le monde. »
A un petit détail près. Les Européens auront quelques informations supplémentaires, « comme la manière de contacter notre délégué à la protection des données dans le cadre du RGPD ». Mais surtout si sur le vieux continent Facebook mettra en œuvre ces modifications « avant l’entrée en vigueur du RGPD le 25 mai », « dans le cadre de notre approche par étapes, nous interrogerons les utilisateurs situés ailleurs dans le monde sur leurs choix un peu plus tard, et présenterons l’information de la façon la plus pertinente pour d’autres régions ». Sans calendrier précis donc.