La 5G se prépare et le régulateur des télécoms, après avoir autorisé les expérimentations sur la bande 3,4 GHz, s’intéresse aux fréquences millimétriques sur la gamme 26 GHz. Mais la situation est un peu plus compliquée, ces fréquences étant utilisées aussi bien pour les réseaux fixes (liaisons hertziennes point à point) que spatiaux (espace vers Terre et inversement).
Après avoir ouvert en janvier un guichet 5G pour les bandes de fréquences entre 3,4 et 3,8 GHz, l’Arcep s’attaque aux bandes dites « millimétriques », dans les bandes au dessus de 24 GHz. Pour la 5G, c’est la bande 26 GHz qui est concernée et à propos de laquelle l’Arcep lance aujourd’hui une consultation publique ouverte jusqu’au 18 juin.
Cette enquête auprès des acteurs concernés doit permettre de libérer ladite bande pour la 5G mais aussi, enjeu supplémentaire, d’y faire cohabiter le réseau mobile et les stations terriennes du service d'exploration de la Terre par satellite. Cette bande est exploitée pour les réseaux de collecte des faisceaux hertziens. Certains contributeurs pointent justement « qu’elle devrait rester importante pour cet usage en soulignant la nécessité que soient étudiées rapidement les conditions de coexistence entre les réseaux 5G et les faisceaux hertziens ».
Mais, en outre, « en France, les fréquences de la bande 25,5 - 27 GHz […] accueillent donc également des stations terriennes du service d'exploration de la Terre par satellite, du service de recherche spatiale et du service fixe par satellite » précise l’Arcep. La bande est donc, pour l’heure, non seulement allouée aux services fixes mais aussi aux services spatiaux.
L’espace squatte la bande de la 5G
Le régulateur explique que la bande 26 GHz répond « aux impératifs de très grande capacité et de faible latence » et est considérée comme bande « pionnière » pour l’utilisation des fréquences millimétriques dans le cadre de la 5G. Cette consultation poursuit donc deux objectifs parallèles. D’une part, l’Arcep veut tâter le terrain en vue le la libération de cette bande, en interrogeant les concernés « sur la faisabilité et les modalités de leur migration dans d'autres bandes de fréquences ».
A ce sujet, l’Arcep envisage plusieurs options. « Plusieurs bandes de fréquences notamment les bandes 23 GHz, 32 GHz, 38 GHz, 71 - 76 GHz et 81 - 86 GHz pour lesquelles l’Arcep peut attribuer des autorisations pourraient éventuellement répondre aux besoins en fréquences associés à cette migration. Une migration progressive pourrait être envisagée, par exemple à partir de sous bandes spécifiques de la bande 26 GHz et/ou dans des zones géographiques privilégiant les zones urbaines pour permettre l’introduction de la 5G ».
De l’autre, il s’agit d’évaluer « les enjeux et conditions possibles de coexistence » des stations terriennes et de la 5G sur une même bande. « Les résultats préliminaires montrent que pour assurer la protection des stations terriennes de l’EESS et du SRS vis-à-vis des émissions des systèmes 5G, des distances de séparation de l’ordre de 4 - 24 km seraient nécessaires » note le gendarme des télécoms.