Attaqué par une association britannique pour avoir, en 2011 et 2012, installé des cookies dans Safari sans recueillir le consentement des utilisateurs, Google fait face à une class action. L’audience de lundi a laissé entendre que le géant pourrait être condamné à pas moins de 4,3 milliards de dollars de dommages et intérêts.
L’affaire est une casserole qui traîne derrière Google depuis 2012. Cette année-là, et la précédente, le géant avait délibérément contourné les sécurités des iPhones et de Safari afin d’installer des cookies sur les produits d’Apple. Google a déjà été condamné par la FTC à 22 millions de dollars d’amende, plus 17 millions pour résoudre à l’amiable un certain nombre de procédures… Mais l’affaire s’est exportée et se joue désormais en Grande-Bretagne.
En 2015, Google rétorquait que les utilisateurs n’avaient subi aucun préjudice et demandait que les plaignants soient déboutés. A l’époque, la cour d’appel en charge du dossier n’avait pas suivi l’avis de Google, estimant que les faits reprochés « le traçage et la collation secrète d'informations, souvent de nature très privée » valait bien un procès. Cette décision avait alors ouvert la voie à une procédure devant les tribunaux britanniques.
Google You Owe Us
L’association à l’origine de la plainte a donc poursuivi sur sa lancée : on apprenait en décembre dernier que Google était visé par un recours collectif en Grande-Bretagne. Il demande, selon Bloomberg, que les victimes soient indemnisées à hauteur de 1000 dollars chacune. Or l’association signalant en 2015 que 5,4 millions de sujets de Sa Majesté sont concernés par la plainte, la douloureuse pourrait s’élever à plus de 5 milliards de dollars (4,3 selon les sources de Bloomberg).
Google, de son côté, s’en est tenu lors de l’audience de lundi à sa ligne de défense habituelle. Si certes il est bien coupable d’avoir contourné les paramètres de confidentialité de Safari, il n’y a aucun moyen de savoir si les plaignants avaient effectivement subi un préjudice. Mountain View demande, à nouveau, que la plainte soit rejetée. Reste à savoir si les magistrats suivront l’avis de leurs collègues en 2015.