Mark Zuckerberg ne se présentera pas devant les parlementaires britanniques pour répondre des différents scandales, de Cambridge Analytica aux infox. Alors que Facebook fait appel de l’amende infligée par l’autorité de protection des données personnelles, il va également devoir composer avec les documents confidentiels sur lesquels le parlement a mis la main.
Facebook est à mille lieux d’être débarrassé de l’affaire Cambridge Analytica. Mardi, un comité composé des parlementaires de sept pays (Royaume-Uni, Canada, Irlande, Argentine, Brésil, Singapour et Lettonie) auditionnera à Londres un représentant du réseau social. Mark Zuckerberg ne fera pas le déplacement, c’est son vice-président en charge des affaires publiques pour la zone EMEA, Richard Allen, qui va devoir s’y coller.
Le comité lui réserve quelques surprises. A commencer par la saisie de documents internes à Facebook. Selon le Guardian, il s’agirait entre autres d’échanges confidentiels entre les hauts dirigeants de l’entreprise, dont Mark Zuckerberg en personne. La manière dont les parlementaires ont eu accès à ces documents est pour le moins originale.
En effet, Damian Collins, le président de ce comité, a eu recours à un mécanisme rarement utilisé, afin d’obliger le patron d’une société aux prises avec Facebook devant les tribunaux californiens à livrer ces documents. Avec visite d’un officier alors que celui-ci était en voyage d’affaires à Londres, ultimatum et menaces de poursuites. « C’est un geste sans précédent, mais c’est une situation sans précédent. Nous n'avons pas réussi à obtenir de réponses de Facebook et nous pensons que les documents contiennent des informations extrêmement intéressantes pour le public » justifie Damian Collins.
Facebook sur tous les fronts
«Nous avons suivi cette affaire judiciaire en Amérique et nous pensions que ces documents contenaient des réponses à certaines des questions que nous recherchions au sujet de l’utilisation des données, en particulier par des développeurs externes » ajoute-t-il. Et pour cause : Six4Three, l’éditeur poursuivant Facebook, soutient que ces documents prouvent non seulement que Facebook était au fait des failles de sa politique de confidentialité, mais surtout que le réseau social les exploitait activement.
Du côté de l’entreprise de Mark Zuckerberg, on pousse des cris d’orfraie. Selon Facebook, ces documents « sont soumis à une ordonnance de la Cour supérieure de San Mateo empêchant leur divulgation ». Le réseau social demande ardemment au comité de « s’abstenir » de les consulter et de les renvoyer séant à Facebook. Sur le front judiciaire, la société engage une autre bataille, toujours en Grande-Bretagne. Elle fait appel de la sanction de 500 000 livres prononcée par l’Information Commissioner's Office, estimant que les enquêteurs n’ont pas apporté la preuve que les données des utilisateurs britanniques de Facebook obtenues par Alexandr Kogan aient été partagées avec Cambridge Analytica.