Airbnb : la Mairie de Paris se prend une claque judiciaire

Au printemps 2018, la Ville de Paris assignait en rĂ©fĂ©rĂ© la plateforme de locations qui ne s’était pas pliĂ©e Ă  la mise en demeure de la Mairie de retirer un millier d’annonces illĂ©gales faute de numĂ©ros d’enregistrement. Mais le juge estime que la collectivitĂ© n’apporte pas la preuve d’un trouble manifestement illicite. Et voici que Paris est condamnĂ©e Ă  verser Ă  Airbnb les frais de justice.

Depuis dĂ©cembre 2017, les locations proposĂ©es sur Airbnb doivent se prĂ©valoir d’un numĂ©ro d’enregistrement dĂ©livrĂ© en mairie, tel que prĂ©vu par la loi RĂ©publique numĂ©rique. Sans perdre de temps, la Ville de Paris a mis en demeure Airbnb et quelques autres plateformes similaires de retirer les annonces devenues illĂ©gales. Ce que l’entreprise n’a pas fait : en avril Airbnb Ă©tait assignĂ© en rĂ©fĂ©rĂ©.

Hier, le Tribunal de Grande Instance de Paris a rendu son verdict, guĂšre flatteur pour la Mairie qui se fait dĂ©bouter de sa demande. Selon Le Monde, la cour a considĂ©rĂ© que les piĂšces versĂ©es au dossier par la Ville, des captures d’écran d’annonces de location de logement publiĂ©e sur Airbnb Â« n’apportent aucun Ă©lĂ©ment permettant de constater que ces logements Ă©taient destinĂ©s Ă  la location de maniĂšre rĂ©pĂ©tĂ©e pour de courtes durĂ©es Ă  une clientĂšle de passage, qui n’y Ă©lit pas domicile Â».

Paris espĂšre

En consĂ©quence de quoi le juge estime que « la Ville de Paris ne rapporte pas la preuve d’un trouble manifestement illicite Â». Si l’affaire Ă©tait jugĂ© sur la forme, et non sur le fond, la question du statut d’Airbnb et la nature de son rĂŽle dans la mise en relation loueur-locataire est dĂ©battu Ă  la CJUE, c’est un revers que subit la mairie de Paris, qui se voit en outre condamnĂ© Ă  verser 5000 euros Ă  Airbnb au titre des frais de justice.

Pourtant, la collectivitĂ© refuse de baisser les bras, se rĂ©fĂ©rant Ă  la deuxiĂšme plainte, dĂ©posĂ©e en fĂ©vrier dernier et se basant cette fois-ci sur la loi Elan. « C’est une premiĂšre Ă©tape. Nous avions initiĂ© cette plainte sur la base de la loi numĂ©rique mais depuis le cadre a changĂ©. Nous avons dĂ©posĂ© une autre plainte via la loi Elan qui Ă©tablit la responsabilitĂ© des plates-formes pour chaque location illĂ©gale. Ça peut aller jusqu’à 12 500 euros d’amende Â» explique au Parisien l’adjoint PCF au logement, Ian Brossat. « Nous attendons avec un bon espoir le jugement du 21 mai prochain ».